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Les crabes dansent au Croisic

Je ne guérirai pas, mais je vis gaillardement (la plupart du temps) : FAUT PAS GÂCHER !

La blagounette du mercredi matin

La blagounette du mercredi matin

Pour les petits yeux fatigués, je grossis l'accroche et la chute de cette publicité :

 

 

PETITE LEÇON D'ANATOMIE
(à l'usage des patrons et collègues)

 

Vous constaterez sur le schéma ci-dessus que 1 (cerveau) ne dépend pas de 2 (tumeur cancéreuse pulmonaire) et en tirerez les conclusions suivantes : le cancer des poumons ne m'a pas rendue incompétente.
 

 

 

Dans le magazine Rose N°4 du printemps-été 2013, 6 agences ont accepté de créer ces publicités qui parlent du cancer : Australie, Babel, BETC, Meanings, Publicis, TBWA. Elles ont toutes travaillé bénévolement à partir du témoignage des lectrices, malades du cancer. Elles sont revenues avec des productions diverses sur les thèmes de l'appauvrissement, la perte de féminité, d'avenir, le regard des autres, les discriminations, l'impossibilité de trouver un assureur, ou encore de souscrire un prêt immobilier... J'ai vécu tout ça et toi aussi qui a le cancer et qui me lis, sans aucun doute.

 

L'annonce du BETC sur le thème "travail et cancer" vise juste. Elle me renvoie à mes propres expériences. Epineuses.

 

Par deux fois, je me remets de mon cancer (ça arrive, aux débuts). Je reviens au travail avec l'envie de reprendre une vie normale. Sauf que plus rien n'est comme avant.

Ces retours au "monde professionnel", après des mois d'interruption, m'ont chaque fois fait l'effet d'une rentrée scolaire, avec ma pomme dans le rôle du redoublant. Les copains sont là. Mais ils sont tous passés en classe supérieure. Coup de massue sévère... Surtout lorsque que l'on est habituée aux premières places.

Mais là commence le paradoxe. Car j'ai en même temps des années d'avance sur un point fondamental. Je connais la valeur de la vie. Je sais sa fragilité. Je ne suis plus disposée aux sacrifices pour grimper l'échelle de l'entreprise. Pour la conscience de ce que je suis et de ce que je veux pour moi désormais, j'ai sauté plusieurs classes, ils accusent un retard considérable.

Je comprends que c'est moi qui ai changé. Je ne suis plus adaptée, plus ré-insérable.

 

 

84%. On peut s'en réjouir. C'est qu'elles ont retrouvé la santé, pour un temps au moins. On peut aussi se demander si elles ont réellement retrouvé leur place dans l'entreprise. Pour moi la question ne se pose plus de toutes façons. J'ai définitivement "quitté le monde" avec ma récidive l'été dernier. C'est sans regrets : je suis libre et j'entends bien le rester.

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