15 Novembre 2013
1H18 du matin, réception du SMS qui confirme la bonne nouvelle. :
Il est 18H45. Vous devez être à la piscine. Je pense fort à vous. Nous, on est ballotés mais ça va... A part la fatigue. Je vais devoir faire un gros dodo, après une bonne douche, demain matin en rentrant à la maison ... D'autant que la nuit va être courte : encore 2 traits de chalut, dont un en cours et on fera route vers Le Croisic. D'ici là, rangement, ménage du bateau, déchargement de la pêche bien-sûr, refaire les pleins... Bref, beaucoup de travail et peu de sommeil. Mais je suis très content de cette expérience professionnelle et humaine. Et encore plus content de te retrouver ! Ce message partira à je ne sais quelle heure... Quand nous serons suffisamment proches de la terre. Je t'embrasse fort et te dis à très vite. Ton marin amoureux.
Un doux mot apprécié, même à 1H18, au milieu de la nuit. Mon Homme aimé est en route ! Et si ce message me parvient maintenant, c'est qu'il n'est plus très loin ! Je suis trop réveillée, trop joyeuse pour retrouver le sommeil. Je dors peu. Et très mal. Je vois passer les heures. J'entends la tempête dehors. Je revois l'océan de ma promenade plus tôt le jour. Vert sombre, brossé par le vent violent, craquelé de blanc. Il est 5H25. Toujours pas d'Homme aimé dans mon lit. J'imagine le Quentin Grégoire projeté contre les pierres de la jetée... Ca y est, je m'inquiète, j'attends, je suis une authentique femme de marin !
7H20, enfin, un message rassurant :
Nous sommes à quai mon Amour. Tout va bien. Encore un truc à faire avant de débarquer et je rentre. Je t'embrasse.
Le "truc à faire" demandera une bonne heure. J'apprendrai plus tard qu'il s'agit du pont à nettoyer. Arrivée de l'Homme aimé à la maison à 8H35. C'est le petit Homme qui a me prévient. Il fait irruption dans la buanderie où j'étends la lessive de la nuit : "Papa est en haut !... Il fait du gâteau !"
Pardon, je me suis laissée aller à la facilité, je reprends :
"Papa est en haut ! Il est arrivé Maman !"
Je n'ai pas le temps de monter. Mon homme descend. Baiser au poisson dans le garage. Il y a mieux comme baiser. Mais celui là restera dans les mémoires des baisers échangés entre mon Homme et moi. Au chapitre "baisers incongrus".
Nous partons nous promener, presque sur le champ et tout à fait sur la côte sauvage. Coïncidence rigolote : le Cassiopée pose ses casiers au large. C'est lui qui accueillera bientôt mon Homme aimé pour une nouvelle aventure de marin, une autre expérience de pêche. Il ramènera des crustacés et du bouquet cette fois !
"Un jour, mon prince partira. Un jour, il blablablaaa...Tralali, tralali, tralalaaa...!"