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Les crabes dansent au Croisic

Je ne guérirai pas, mais je vis gaillardement (la plupart du temps) : FAUT PAS GÂCHER !

Mon Homme s'en va t-en mèèèreu, mironton, mironton, mirontèèèneu !

Mon Homme aimé, mon marin pas encore pêcheur mais qui va le devenir, est parti au petit matin. Voui. Je l'ai accompagné à 4H52. Il faisait bien noir, bien frais. Et il y avait un bon vent, déjà. J'ai remonté la capuche de ma veste et mon Homme qui n'est pas frileux, tant mieux, m'a prêté la sienne. Il a chargé son sac de matelot par dessus bord. Un gros sac de toile épaisse écrue. Les fromages de sa Normandie achetés la veille pour régaler l'équipage... Et lui aussi par la même occasion. Les cagettes de victuailles tendues par le patron de pêche, celui qui l'invite à bord pour la semaine de campagne. Il a disparu dans le ventre du chalutier pour faire son lit. Une couche "confortable" de 70 cm de large, avec un rebord, pour ne pas chuter les nuits de roulis. Juste de quoi se poser à plat dos, les bras le long du corps... ou croisés sur la poitrine pour les matelots ronds du bidon. Je ne suis pas montée à bord. C'est mon Homme qui m'a raconté. Il avait visité les lieux avant, invité par le capitaine. Très sympathique, le capitaine. J'ai été contente de faire sa connaissance sur le quai. C'est aussi pour ça que j'ai accompagné mon Homme aimé, malgré l'heure rédhibitoire. J'ai pu serrer la main forte et large de Thierry. Je suis rassurée. Il est costaud. Il est aussi raisonnable. Il est connu ici. Respecté. Son bateau est sûr. Mon Homme aimé va revenir !

Mon Homme s'en va t-en mèèèreu, mironton, mironton, mirontèèèneu !
Mon Homme s'en va t-en mèèèreu, mironton, mironton, mirontèèèneu !
Mon Homme s'en va t-en mèèèreu, mironton, mironton, mirontèèèneu !

En attendant, je sais qu'il tangue bien comme il faut. Le vent est installé pour 2 jours. Ca moutonne au large. Beaucoup de blanc sur l'océan vert. Je l'ai vu pendant ma promenade avec Isséo-le chiot tout à l'heure. J'espère que mon Homme aimé est toujours enthousiaste. Il était heureux ce matin. Son rêve de petit garçon se réalise. Il sera marin ! Et pêcheur ! Le beau métier ! Depuis le salon, à 6 heures, je regardais s'éloigner les phares du chalutier dans le noir, devant le Tréhic. Je parlais à mon Homme aimé. Au téléphone, jusqu'aux derniers instants. Jusqu'à ce qu'il soit hors de portée, derrière la jetée, quand il a fait cap au Sud-Ouest vers la zone de pêche. Je pouvais entendre son sourire.

"Tu te sens content ?
- Content, oui !"

Et moi je suis contente pour lui. Et pour nous. Ce chouette métier avec l'océan, ce métier qui sert à quelque chose, ce métier qui nourrit, ce sera le métier de mon mari ! Cela fait partie de la vie jolie que l'on se construit ici, petit à petit. Mon Homme aimé sera marin pêcheur... Bonheur et fierté mêlés.

Mon Homme s'en va t-en mèèèreu, mironton, mironton, mirontèèèneu !
Mon Homme s'en va t-en mèèèreu, mironton, mironton, mirontèèèneu !

Je suis seule depuis quelques heures maintenant. Je me suis promenée tout à l'heure, pour aller voir l'océan, me rapprocher de mon Homme aimé, imaginer sa vie à bord. Il y a aussi ce site providentiel qui me permet de le suivre. Regardez ! C'est la carte de la côte, Le Croisic, l'Atlantique et les pointillés du chalutier de mon chéri. Il est au large de Noirmoutier. Sur la route des cargos qui sortent de l'estuaire. J'espère qu'ils n'en croiseront pas un de trop près. Je peux voir que les machines tournent au ralenti. 2 noeuds. C'est qu'ils sont en train de pêcher. Ils ont déroulé le chalut. Au delà de 10 noeuds, c'est qu'ils naviguent.

Mon Homme s'en va t-en mèèèreu, mironton, mironton, mirontèèèneu !

Ils reviendront au Croisic dans la nuit de mardi. Pour décharger leurs prises. Les seiches, les maquereaux, les dorades grises ou les bars. Les poissons seront débarqués derrière la criée, dans les casiers bleus et blancs. Etiquetés, puis portés jusqu'au tapis roulant du bâtiment à l'intérieur. Vendus aussi sec aux restaurateurs et poissonniers du coin. Ce matin, à 5 heures, j'ai observé le manège du poisson pêché-débarqué. Depuis les cales réfrigérées du bateau, jusqu'à la salle des ventes. C'est incroyable ! Tout un monde somnambule qui fourmille, là, juste à côté, alors que je dors à poings fermés.

Mon Homme s'en va t-en mèèèreu, mironton, mironton, mirontèèèneu !
Mon Homme s'en va t-en mèèèreu, mironton, mironton, mirontèèèneu !

Mardi dans la nuit, je reviendrai dans la fourmilière du poisson. J'espère croiser mon Homme aimé. J'espère qu'il aura un large sourire aux lèvres. J'espère aussi que j'aurai le temps de l'embrasser.

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