5 Avril 2014
L'entourage de l'égrotant, c'est épatant comme c'est variable. Et surprenant. Et réjouissant parfois !
J'ouvre ce matin l'enveloppe de Mireille de la Bichetière. Eh oui Mireille. C'est de toi dont je cause aujourd'hui ! C'est bien mérité. Fallait pas me chatouiller les sentiments.
Mireille, c'est une amie. Une amie de travail de ma vie d'avant. Pour vous dire à quel point j'ai connu Mireille dans le travail de ma vie d'avant, c'est elle qui m'a formée pour le compte de la très grosse entreprise qui m'utilisait. Elle m'apprenait quelques méthodes dites de "développement personnel". Soit dit en passant, comme j'étais assez bien développée personnellement, Mireille m'a surtout formée à décoder et amortir un environnement humain de l'époque, assez peu humain dans les faits. Mais c'est un autre sujet. Revenons à Mireille de la Bichetière... Et aux débuts d'une journée revêche.
Ce matin là, je me lève... et je me bouscule, comme d'habituuudeu. Elle était tentante. Je l'ai tentée. Comme d'habitude, je me réveille donc avec la douleur. Les 2 poignets. Le dos, en bas et au milieu. Je me sens à l'étroit dans mon enveloppe.
Je puise dans mes réserves... largement épuisées. Je creuse donc le sol de mes réserves pour dénicher les ressources cachées. Insouciance joyeuse et constratante de la voiturée en route pour l'école. Nous sommes en retard... oui, comme d'habitude, on peut le redire ici, cela convient encore à la situation vécue. Devant le portail ouvert, je dépose les petits hommes et leurs cousins, parfaitement inconscients du désarroi de leur chauffeuse. Chauffeuse dont les reins chauffent d'ailleurs toujours, thermostat sur le 10. Je me sens dégringoler la pente. J'allume la radio. Vite, un air pétulant que je repétille.
"Je me lève, et bla bla bla, comme d'habituuudeu..."
Ca n'aide pas. J'éteins la radio avant d'atteindre le fond du trou. Je me concentre sur l'horizon, le ciel. J'ai de la chance cette fois, il ne pleut pas. Ouf.
A 9H20, je suis assise devant Monsieur Sylvestre. Monsieur Sylvestre est assis devant moi. Il tapote gentiment les réglages du jour sur sa machine à percussions. La machine à percussions me tape sauvagement les poignets. 1,9 bars. Je note que je suis montée en grade depuis la première séance. Je note aussi que le fait de réveiller la douleur des poignets n'endort pas celle de ma carcasse vermoulue. Monsieur Sylvestre me demande comment je vais. Je lui réponds que la semaine est dure. Que la souffrance est telle qu'elle m'empêche de faire ce que j'aime. Je ne suis pas allée nager hier. Je sens les larmes monter, monter, monter et ça déborde.
Il me dit en plus : "on va les avoir ces tendinites Mme Barre." Je lui fais la bise pour lui dire au revoir. C'est venu comme ça. C'est parce qu'il était gentil. Je suis sur le trottoir. Encore fébrile et très mouillée des 2 yeux. Le cabinet de la dermatologue qui me doit un certificat médical pour une séance d'Aquabike manquée se trouve 2 portes plus loin. J'y entre. Je m'asseois. J'attends. Je me dis que si la dermatologue me fait encore le numéro du "je te prends de haut et je te fais comprendre que je ne suis pas obligée de te faire un certificat mais je te le fais quand même parce que je te fais une fleur", je ne suis pas certaine de conserver le calme retrouvé. La dermatologue ouvre la porte de la salle d'attente. Elle met du temps à me resituer. Ca commence bien. Elle me redit que le certificat n'a aucune valeur légale. Ca y est, elle me refait le numéro J'ai envie de la trucider et de tartiner les 4 murs de la salle d'attente avec son sang.
Mais je reste calme. C'est dire si je suis fatiguée. Je me contente de lui répondre que si ce certificat n'a aucune valeur légale, il a une valeur pour la piscine qui me le réclame, et ça me suffit. Elle prend son stylo. Elle signe le certificat. Comme elle me redit qu'elle n'était pas obligé de le faire, relou en plus..., je la remercie très hypocritement tout en me disant, et là pardon lecteur, je te préviens que je vais sans aucun doute dire 1 gros mot, ou 2 plus vraissemblablement : sombre connasse, c'est la dernière fois que tu me vois dans ton cabinet de merde. Je t'avais prévenu lecteur : 2 gros mots. A partir de là, je vais rester polie, tu peux donc rester aussi.
Je rentre à la maison. Francisca l'infirmière accomplit sur moi une nouvelle misère en prévision du scanner de la semaine suivante. C'est contraignant. Mais c'est sans douleur. C'est déjà ça. Puis 2 bonnes surprises m'attendent. C'est pas trop tôt. Il est près de midi quand même. Pour commencer, Isséo le-chiot-qui-a-bien-grandi me fait comprendre qu'il m'aime énormément.
que j'ai dedans ? 2ème bonne surprise : la lettre de Mireille de la Bichetière. V
en clin d'oeil comme ça : "clinc" (c'est le clin doeil) ? Des drôleries, des gentillesses, des calinades au coeur et à l'âme. Mais je comprends surtout qu'elle est là, Mireille. Elle est là où je ne l'attendais pas. Et ça...
C'est TOI la merveille, Mireille !