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Les crabes dansent au Croisic

Je ne guérirai pas, mais je vis gaillardement (la plupart du temps) : FAUT PAS GÂCHER !

Encore un anniversaire ! (Pas le mien cette fois)

Eh voilà.

12 ans...

 

La maison dort. Mes 3 hommes aimés absolument, dorment. Moi, je devrais. Mais j'ai pas envie !

 

Je repense au 17 mars 2004. 14H15. Ce petit homme que l'on vient de poser sur ma poitrine. Quelle... émotion ! Un sacré truc qui me chamboule, me fait pleurer et me fait rire ! Un truc qui me remplit, me dépasse et éclabousse tout autour, un truc incroyable !

 

Je repense à notre soirée 12 ans plus tard. La soirée de ce soir ! Le petit homme devenu grand, devant son gâteau au chocolat, ses cadeaux, ses cartes d'anniversaire, son voeu les yeux fermés (qu'a t-il souhaité ce soir mon petit homme ?)... Son franc sourire, sa reconnaissance, sa douceur... Joyeux anniversaire petit homme ! Tu ne sais pas ce que souhaite ta maman alors que tu te prépares à souffler tes bougies. Tu ne sais pas... Je ne veux pas que tu saches ! Rien ne va te gâcher la fête ! Moi, je veux juste être là longtemps, toujours, pour toi. Regarder encore et encore le spectacle que tu m'offres. Te regarder grandir, c'est tout ce que je demande.

 

Encore un anniversaire ! (Pas le mien cette fois)Encore un anniversaire ! (Pas le mien cette fois)Encore un anniversaire ! (Pas le mien cette fois)

J'ai du bol déjà. Un foutu bol. Dépassée, la médiane de celles qui survivent avec ce que j'ai. 24 mois. C'était la norme, quand je suis retombée malade pour de bon et pour toujours, en 2012. C'était pas bézef hein ? D'autant que c'était qu'une moyenne, 24 mois. Pour certaines, c'était quasi quedalle ! Ils se rendent pas compte les autres, petit homme, de ce que c'est, du temps compté en vrai de vrai, de la vie en sachant qu'on vivra peu sans doute. Ils ne se rendent pas compte. Moi même je ne me rends pas compte toujours. La plupart du temps, je me régale de vivre sans penser à ces horreurs pas bien acceptables. Je me régale d'être avec toi, ton petit frère et le papa que je vous ai choisi. Et puis des fois comme ce soir, la réalité me récupère. Un événement dans notre jolie famille, ou les essoufflements qui reviennent, le coeur qui s'emballe, comme hier... Alors paf ! Je cogite et je calcule.

 

Aujourd'hui, avec les progrès de la médecine comme on entend partout, c'est 36 à 40 mois que je devrais survivre. En moyenne. Bon, je suis à combien déjà ? Eh ben j'y suis presque ! 39 mois à la fin du mois pour moi ! Combien de temps je vais durer encore petit homme ? Combien de temps ?! Quelques veinardes durent plus que la norme. 5 ans. 10 ans. La semaine dernière, j'ai redemandé à Super Mario, le monsieur gentil qui fait ce qu'il peut pour me garder en vie, si la dame dont il m'avait parlé une fois pour me rassurer, était toujours vivante. Il a dit oui. Elle tient depuis plus de 10 ans avec le même traitement. Réflexion faite, je ne suis pas bien sûre qu'elle ait tout à fait le même cancer du néné... Parce qu'il n'y en a pas un pareil en réalité ! C'est assez tarabiscoté, le cancer. Il faudra que je lui fasse préciser quand même, à Super Mario, la fois prochaine. Pour me tranquiliser plus. Si possible...

 

Je ne suis pas bien tranquile finalement. Le tempérament et la volonté, ça ne fait pas tout petit homme. Il y a bien des vaillantes et des volontaires, des fortes du caractère, comme ta maman, qui y sont passées. Je fais tout ce que je peux pourtant, petit homme. Tout ce que je peux ! Tu te rappelles ? On ne choisit pas la situation. Mais on a le choix de la réaction. Je fais face de mon mieux. Je me concentre sur toi, ton petit frère et ton papa. Je fais attention à moi, je mange du chou, du brocoli, du bio, du bleu-blanc-coeur, je bouge. Je nous imagine des moments chouettes, des projets, grands, petits, des vacances, j'avance, je vis ! Ce que je maîtrise petit homme, je le mets en oeuvre. Mais je ne maîtrise rien au fond.

 

Pardon d'avance petit homme adoré si ça doit foirer, quand ça va foirer, quand la machine finira par s'emballer. Pardon. Je t'aime. Tant.

 

Et pardon à toi qui me lis et qui m'aimes, à qui je fais de la peine. À toi qui te dis aussi peut-être que c'est trop déballé. Peut-être, c'est trop. Mais c'est juste et vrai et sincère. Et je ne peux pas être drôle tous les jours avec un sujet si pas drôle !...

 

Mince... Je me suis re-rongé 2 ongles...

 

 

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