6 Août 2013
Attelle au poignet la nuit pour éviter les réveils fulgurants. Un changement de position, un mouvement du bras, un écartement malencontreux du pouce et je me dresse, crève le plafond de la maison et m'en vais visiter les étoiles. Aouuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuùuuuuuuuuuuuuuuuuuuuu ! Ça fait mal.
Milta chez le kinésithérapeute et ami que je me suis décidée à voir samedi matin, poussée par mon Homme-aimé, soucieux de me voir aller mieux. De moi même, je n'y serais jamais allée. Je promène sur mes maux un regard désabusé. Non, je n'ai pas dit "indifférent" - je préfèrerais ne pas souffrir, mais "désabusé" : je crois modérément aux vertus de la médecine, des médicaments et autres méthodes alternatives pour me soulager. J'ai testé les pratiques les moins académiques... Et les plus excentriques. Je te raconterai l'auriculothérapie un jour. Celle là vaut bien le détour et un récit. Rien ne me soulage. Si ce n'est un bon coup d'assommoir morphinique, ou tout bonnement le sommeil, quand il finit par arriver ce lambin, cet endormi. Me voilà tout de même avec Milta. Une machine inventée par les Russes du temps de la conquête spatiale. Les astronautes revenaient de leur épopée sans pesanteur, avec des pathologies musculaires, articulaires, osseuses... Du coup, Andronova, Agulova, Opalinskaya, Basov, Prokharov, une série de chercheurs irréfutablement russes a bien cherché, testé, observé et conclu qu'il fallait mélanger le laser, le magnétique et le quantique dans "la boite à Milta" pour requinquer le cosmonaute vermoulu. Ça parait très gloubiboulga cosmique, dit comme ça. Mais c'est très sérieux. Et la plupart du temps, certainement très efficace... Sauf sur mon poignet rebelle . En tous cas, Milta est prolongé de 2 bras articulés. 2 buses. Une dessus. Une dessous. Velcrotage pour que tout ça reste en place. Emmaillotage pour préserver les yeux. Chauffage, magnétisage, démaillotage, pulvérisage d'une mixture ouvrant les pores, badigeonnage d'un gel bigrement gelé, emmaillotage encore, hermétiquement. Double couche de tissu de papier blanc et de film étirable bleu que j'ai gardée jusqu'au déjeuner.
La sensation fraiche du cataplasme schtroumpfesque a fini par partir. La sensation de contusion est restée. J' l'avais bien dit. Tant pis.