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Les crabes dansent au Croisic

Je ne guérirai pas, mais je vis gaillardement (la plupart du temps) : FAUT PAS GÂCHER !

C'est une nuit navrante.

4H54. Je capitule. Je ne me rendormirai pas. Je tousse. Je ne veux pas réveiller mon homme. Je me lève.

Assise à la table de chêne clair que vous connaissez, face à la baie vitrée au sud que vous connaissez aussi. Avec un sud très noir, très très nocturne cette fois. Le nez dans les vapeurs d'huiles essentielles d'eucalyptus radiata, menthe poivrée et thym à feuilles de sarriette. Je tente sans grand espoir, le désencombrement du sinus droit. Et si la toux grassouillette qui me détruit la gorge pouvait cesser, je veux bien signer la proposition. La dernière prise de cortisone est loin. Les germes ont repris du terrain cette nuit. Spirilles vicieux, salopards ! Je voudrais une raclette pour décaper les tuyaux à l'intérieur. Avec de la vapeur chaude sous pression pour tout bien décoller. Détapisser la trachée. Récurer le nez.

Mince, ça m'agace maintenant. Je m'énerve parce que je connais la musique. Ces allers et retours entre le haut et le bas. Ce transfert de troupes incessant. Un coup les bouchons dans les naseaux. Un coup les gratouillis insupportables dans le gosier. Les accalmies chez l'un, puis chez l'autre, mais jamais les deux en même temps. Avec les traitements que j'ai pris dans la cafetière pour le cancer, ça peut durer longtemps.

La radiothérapie sur les poumons m'a sauvée la vie. Je ne lui crache pas dessus. M'enfin si elle avait pu passer chez moi sans tout vandaliser, je lui en aurais été reconnaissante. Les séquelles des rayons sur les poumons ne se voient pas. Pour tout le monde comme pour moi, peu aidée par mes 27 ans pour la prise de conscience, en 1997, je suis guérie. Youpi. Dedans pourtant, c'est cramé, ratatiné, retenu, ravagé pour la vie. Découverte sur le tard de la gêne respiratoire aux pics de pollution de la ville, des essoufflements et des palpitations déclenchés par dieu sait quoi, de la respiration sifflante juste parce que je m'allonge et que cette fois, ça siffle, c'est comme ça... Et de la dégradation systématique chez moi, du rhume banal dont vous ne feriez qu'une bouchée, en trachéite que je trainerai plusieurs semaines.

Une fois dans le viseur du moindre micro microbe, la cible est verrouillée. Après les antibiotiques et la cortisone, si je ne prends pas le dessus très vite, c'est la toux irritante, sèche, puis rauque, profonde à me dézinguer les viscères. Faudra sortir le Bécotide ou la Ventoline pour soulager. Et attendre. Peut-être reprendre les antibiotiques et la cortisone. Ressortir le Bécotide et la Ventoline. Attendre encore. "CROTTE. CROTTE ET PIS CROTTE !" comme le disait ma cousine Jeanne toute petiote. ça me révolte. C'est du temps gaspillé, de la vie gâchée. Allez tiens, je vais noyer ma rébellion stérile dans un grog citron-miel.

 

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