10 Juillet 2013
Et un dream qui décoiffe, un qui défrise, un truc si tarabusté que je me demande encore comment j'ai pu me le fabriquer. De quel endroit tordu de ma cervelle tarabiscotée a bien pu s'extirper une telle bizarrerie ?
Nous tournicotions, nous tournoyions gentiment et ce faisant, nous papotions : "Quelle est la chanson de mon répertoire que vous préférez ? - Manureva. Sans hésiter. - Mais celle-ci n'est pas vraiment de moi... (Alain se renfrogne) - C'est vrai, les paroles sont de Gainsbourg (J'en connais un rayon et je le montre à Alain :). Et vous en faites une belle interprétation (Je flatte Alain. Mais je pense ce que j'avance ; ce n'est donc pas de la flatterie mais une opinion très honnête. Alain sourit)"
Où es tu Manu Manurevaaaa aAaaa aAaaa aAaaaaaa ? Porté disparu Manureva. De là, mon esprit vagabond a sacrément voyagé : Alain Chanfort = Manureva = Tahiti = Tiki = Dieux et légendes polynésiennes.
avec de la créature sacrée, du monstre théologique, des temples-Marae creusés dans la pierre, de l'épreuve initiatique, du rituel, des passages mystérieux, du vortex, des fluides jaunes-verts-rouges, des cascades, des murs de liquides visqueux dévoilant une fois traversés, de nouveaux mondes et de nouveaux monstres des îles... Mais d'où je sors ça moi ?! Notez qu'un tel rêve a l'avantage du dépaysement hallucinatoire sans les inconvénients de la drogue dure ; et le tout, pour pas un radis les amis !
D'un bateau ivre sur la tempête, je suis arrivée dans une auberge. Bateau ivre = ivresse = boisson = auberge. CQFD. Dans cette auberge, ma famille au grand complet, attablée. Pas de boisson. Mais de la teinture appliquée par ma tante Pierrette sur ma chevelure figée et gonflée, comme la permanente d'une au moins octogénaire après le coiffeur. Mon oncle Olivier, chirurgien expert en estomacs dans le monde réel, guide ici dans mon rêve, les gestes de ma tante improvisée coiffeuse. Françoise, s'agace d'une tâche de colorant brun-ocre sur le pull bleu ciel de son mari-mon oncle. Ma grand-mère préside et rythme la scène capillaire du tac-tac sonore de son coeur artificiel.
Des amphis partagés en École de Commerce à Bordeaux, la voici propulsée dans les latrines disposées en ovale d'un sauna immense et immaculé. Nous sommes toutes deux assises sur nos cuvettes, déféquant consciencieusement. Je remplis la mienne au point qu'elle déborde. Je suis fort embarrassée. En face de moi, vautrés à la romaine sur un banc de mosaïque, une brochette d'hommes ventrus en serviette. Ils sont fort intéressés par notre spectacle scatologique. DSK est parmi eux (!). Un groom se précipite pour faire écran avec une couverture. Dans le tissus souple et pelucheux, une porte. Comme l'effet endotopique d'un tableau de Magritte.
La moquette est épaisse. Mes pieds y sont enfouis en totalité. Je me trouve dans un patio éclaboussé d'une lumière dont je ne comprends pas d'où elle vient : je ne vois ni plafond, ni ciel en levant les yeux. Juste un éclat blanc-éblouissant. Tout autour, dressés à l'infini, les murs de verre de milliers de chambres sans intimité. Tout est transparent. Isabelle et moi ouvrons les portes vitrées les unes après les autres. Nous trouvons enfin une pièce plus discrète. Je salive à l'idée d'un Perrier glacé (c'est fou, je sais ;), mais le mini bar est vide et débranché. Le groom de tout à l'heure nous chasse vertement pour installer un couple. Je n'ai pas le temps de comprendre ses raisons : Isabelle est déjà occupée avec un grand monsieur et une jeune fille dans un jacuzzi. Ce qu'ils fabriquent dans les bulles relève du libertinage grivois. Je m'éclipse.
Je retiens mon chapeau d'une main pour le garder sur la tête. Virage au frein à main, nuage de poussière, nous voilà garés sur le parking désert et rectangulaire d'une cabane. Étrange cette disproportion entre le parking gigantesque et la bicoque minuscule au coin du rectangle. Je marche vers l'entrée. Il n'y en a pas : elle est en fait ouverte de toutes parts cette paillotte ! Juste un toit de branchages posé sur quatre piquets. J'apprécie l'ombre et la brise. En contre bas, très, très bas, dans un écrin de verdure, une baie splendide, comme une illustration de Paul et Virginie. Je veux photographier ! Il se met à pleuvoir... Il s'agit en réalité de la pluie fine d'un ciel de douche. Un touriste bedonnant en short à fleurs prend une douche devant mon paysage ! Mon Homme-aimé me rejoint. Je suis donc en famille. Il porte un nouveau T-shirt. Je suis donc dans une boutique. Je veux en acheter pour nos 2 petits hommes. La boutique est bondée maintenant. Je choisis 2 débardeurs colorés mais sans inscription (le tout petit homme n'aime pas les inscriptions !) et je prends la porte.
Me revoilà sur mon bateau de début de songe et ça bouge sévère. Fin du rêve.
En cherchant une interprétation à ce dernier délire onirique, je me suis dis : cheveux, caca, sexe et voyage, n'est ce pas là tout ce dont je suis privée aujourd'hui et tout ce dont j'ai envie ???!!! :) Oui parce qu'avec le cancer, les opérations et les traitements, il y a quelques menus effets secondaires dont il faudra que l'on cause !