29 Juillet 2013
En proper English (c'est mieux tout de même) :
the clothes don't make the man ou encore don't judge a book by its cover.
Voici 10 photos de ma trombine dans mes vertes années.
Parmi ces 10 photos, identifie celles qui ont été prises alors que j'étais malade.
Vas-y, je te laisse zyeuter et te faire ton idée tranquillement...
Bien, sommes-nous prêts pour la réponse ?
Photos prises alors que je suis malade : toutes. Oui Mesdames et Messieurs. Sur toutes les photos, je suis tout ce qu'il y a de bien malade. Malade sans le savoir, malade diagnostiquée, malade chimiothérapiée, malade radiothérapiée, malade, malade, malade, MA-LA-DE ! L'habit de fait pas le moine. Nous venons d'en faire la démonstration. Si quelqu'un souffre du cancer dans ton entourage, il convient donc d'adopter bien vite les S.M.S.
1- Ne lui lance pas "tu es en pleine forme !"
Préfère : "tu as l'air en pleine forme..." qui est déjà plus nuancé. Tu peux même compléter par "... Mais je me doute que ce n'est pas le cas" qui fait toujours plaisir.
2- Ne lui demande pas "comment ça va ?"
Elle ne va pas : elle a le cancer et elle encaisse un traitement qui estourbirait un éléphant. Dis plutôt "comment te sens tu ?"
3- Ne lui demande pas non plus si elle a besoin d'aide.
Elle a besoin d'aide. Prends les choses en main, prépare un repas, propose une promenade à ses enfants, passe l'aspirateur... À moins d'y mettre de la mauvaise volonté, les idées ne peuvent pas manquer. Abordons ici, pour l'exhaustivité de l'exercice, le point de la mauvaise foi patentée : proscris définitivement le fameux "fallait me dire que tu avais besoin d'aide...", aggravé considérablement s'il est lancé du fond de ton fauteuil alors que ton amie trime et peine. D'autant que la pénibilité de sa tâche ne t'a pas échappée : elle remue depuis 2 heures pleines dans la cuisine, ouverte sur le séjour, où tu profites paisiblement d'un match de Coupe Davis.
4- Évite enfin trop d'enthousiasme : "ça fait plaisir comme tu supportes bien les chimios : à chaque fois que je te vois, tu as une de ces pêches !"
En effet, dis toi bien que si vous vous voyez, c'est précisément parce qu'elle a la pêche. La veille, alors qu'elle vomissait ses tripes ou qu'elle marchait à 4 pattes faute de pouvoir évoluer debout, elle a préféré ne pas t'inviter.
5- S'il ne faut pas minimiser ce qu'elle encaisse, ne la traite pas comme une agonisante pour autant.
Pourquoi ne pas continuer à la traiter comme ton amie ? Elle n'a plus la même tête, c'est un fait. Mais sa personnalité ne s'est pas carapatée avec ses cheveux. Profites-en.
6- N'hésite pas à contacter ton amie malade.
Ne crains pas de la déranger : si tu la déranges, elle ne prendra pas l'appel. C'est tout. Cela dit, préfère les appels en fin de journée : le matin, c'est grasse matinée et l'après midi, c'est sieste. La chimio impose souvent de gros dodos.
7- Si tu as laissé couler de l'eau sous les ponts et que tu t'es persuadé(e) qu'il serait désormais illégitime de reprendre contact, c'est une GROSSE erreur.
Une amie est une amie ! Et une amie malade reste une amie ! Une amie comprend que ta vie soit aussi remplie que la sienne. Si elle ne comprend pas, c'est que ce n'est pas une amie. Elle a beau être malade, tu as le droit de la laisser tomber pour une véritable amie qui elle, saura comprendre cette évidence.