27 Mai 2013
Jérôme, mon Jérôme...
Que puis-je écrire pour sortir tout ce que je ressens ce soir. J'ai mal. Très mal. Encore plus mal que pour mes traitements c'est dire... Foutue saloperie de cancer vicieux !!! J'espère que tu n'as pas souffert, j'espère que la mort est venue te surprendre, que tu n'as eu le temps d'y penser, j'espère que tu n'étais pas seul.
Je pense à Brigitte, à vos deux petits, à leur souffrance qui dépasse tout ce que l'on peut souffrir. Je partage humblement leur chagrin, sans les soulager de rien je sais bien.
Je me console cahin-caha. Je réveille les grands souvenirs avec toi.
Ma première boum chez toi à Saint Gilles les hauts et l'occasion pour moi d'embrasser pour la première fois, avec la langue ! Les discussions dans ta chambre du lotissement Gayet de la "Réunion lontan" et la découverte d'un "refrain démoniaque" :
Roxaaaanne, Roxaaaanne,
Roxaaaanane, put on the red light !
C'était démoniaque oui. Chacun des moments avec toi. Les descentes de la pente super raide de mon garage, toi en skate, moi en roller. Les "moukatages" en règle sur la plage de Boucan. Les coups de fil pour me remonter le moral, quand je m'acharnais 60 heures par semaines pour décrocher mes concours dans une ville ingrate et que tu vivais "la vida loca" à Montpellier. Mon passage à Montpellier d'ailleurs et une fête mémorable pour les retrouvailles. Ton passage dans mes Pyrénées ensuite, avec Stéphane, le ski ensemble... et les fêtes encore, dans la seule boite du coin à Matemale. Ta mayonnaise inoubliable dans le chalet, avec trop d' huile et trop d'oeufs et trop de tout de toutes façons ! Ton mariage avec Brigitte, "une femme exaltante", c'est ainsi que tu nous l'as présentée, tu rayonnais. Encore une fête de bon niveau ce jour là. Tant de souvenirs en plus de trente ans...
Jérôme tu me manques !
Mes parents pensent très fort à toi aussi. Maman vient même d'évoquer un souvenir que j'avais enfoui : les Sables d'Olonne été 86, championnat de France de Morey. "Mmmm DA BOYS !" tu te souviens ? On dormait tous dans la caravane gentiment inconsciemment prêtée par mes parents. Isa, et moi d'un côté, mon frère et toi de l'autre. Comme on "astiquait bien la bière" (une de tes expressions croustillantes), les envies de pipi ne manquaient pas. Les tentes des Allemands tout autour ont beaucoup souffert pendant notre séjour !