26 Février 2013
J'ai retrouvé Pascale dans la salle d'attente du chirurgien aujourd'hui.
Elle s'est fait opérer le même jour que moi Pascale. On partageait la même chambre jaune.
Comme on a beaucoup, beaucoup, beaucoup attendu notre tour tout à l'heure, on a eu tout le temps de faire plus ample connaissance. Si on ne tire pas tout ce qu'on peut des situations, même les plus anodines en apparence, on rate plein de trucs ! Je te le dis, parce que quand j'étais "saine", je ne m'en rendais pas compte moi même ; alors si je peux te faire gagner un peu de temps...
Pascale donc, attendait le verdict de l'analyse de ce qu'on lui avait retiré il y a dix jours. Même si on continue à donner le change en pareille situation, c'est dur. Et un instant dans son regard, elle m'a laissé voir combien c'était dur. J'ai dû partir avant elle. Dans le taxi du retour, je reçois un SMS. Pascale. La tension s'était carapatée : "cancer in situ, donc que radiothérapie. Champagne !"
J'ai répondu "super nouvelle !"
Bizarre de se réjouir d'un cancer ?
Faut en avoir un qui cartonne, qui récidive, se répand et qui ne s'en ira jamais pour comprendre. Le cancer du sein n'est pas un "petit cancer". Et il est faux de dire qu' "il se soigne bien maintenant". Dans 10 à 30% des cas, c'est une maladie meurtrière. Si pernicieuse, que quand il n'est "que" in situ, pas infiltrant, quand le traitement se "limite" à de la radiothérapie, alors oui, on se réjouit d'être passé à côté du drame.
Et te fais pas de bile : j'ai la pêche ce soir. Et besoin de rétablir quelques vérités, sans colère, ni rancoeur ; parce que j'en entends des idées reçues et archi FAUSSES sur ce cancer du sein.