Lili, c'est un peu moi il y a 20 ans.
Toute jeune Lili. Sémillante Lili. Et puis paf ! Le cancer, malgré la toute jeunesse. Découverte du monde parallèle inconnu jusqu'alors. Envie de pas en faire un fromage. Envie de partage. Transformation du caca en paillettes, comme elle dit Lili.
Moi le cancer, je suis tombée dedans pas bien vieille. Et je dis des fois que c'est de la boule... à facettes. Ressemblance donc.
Mais grosse, grosse différence. Avec Lili, comme avec toutes les autres de son acabit : après 3, 4 cancers et les métastases, forcément, l'insouciance a fait pfouit ! On est dans le caca jusqu'au cou. Les paillettes n'empêchent pas les odeurs. Sous le nez tous les jours et pour toujours, le fumet de merde.
Malgré tout, boule à facettes :).
C'est pas du déni hein ? Oh que non l'ami ! Pour ce qui est de la conscience du caca crois-moi, elle est pleine et complète (les odeurs, tu te souviens ?). Non, c'est tout bonnement un mode de vie. Note que j'ai pas écris : un choix de vie. Parce qu'il n'y a pas de choix chez bibi : j'ai pas pris sur moi, j'ai pas eu à choisir une voie contre nature, j'ai pas été courageuse. Pas de quoi fanfaronner en somme. C'est juste, bêtement, que je sais pas faire autrement.
Pour résumer, je suis parfaitement consciente de marcher droit vers le mur... Mais la marche m'évite d'y penser ; d'autant que la balade est plutôt chouette, avant le mur.