27 Octobre 2017
Depuis le 15 octobre. Le responsable c'est AFINITOR. Depuis le 29 septembre. Et le vin corse qui a accompagné mes huitres à terrasse de La Vigie la veille ? Peut-être l'eau chlorée de la piscine de Guérande pour mon kilomètre et demi du vendredi ? Quoiqu'il en soit, malgré les 3 brossages de dents scrupuleux chaque jour et les 6 bains de bouche quotidien au bicarbonate de sodium, tournicoti-tournicoton, les aphtes sont apparus !
Je supporte comme je peux les débuts de la cohabitation. Continue à rincer, baigner, gargariser. Mange en purée, puis abandonne la purée pour la paille. Remise (expression de ma mamie-chignon) le micro mixeur et sors le Moulinex SoupnCo. Teste pléthore de produits parfois fort coûteux. De la poudre de Perlimpinpin !... Sauf un. Ici, le contexte se prête à l'écoute du carton des cours de collège, le Perlimpinpin Remix. Tu connais ? Le petit homme a 13 ans. À son contact, ma culture web a cru considérablement. Profites-en toi aussi :)
Poudre de Perlimpinpin donc et L'AFINITOR suspendu le 18 octobre n'a rien changé... Ça remplit la tête hein, le Perlimpinpin Remix ?! Va falloir te recentrer et revenir à mes moutons maintenant ! Et mes moutons maintenant, c'est la pause médicale qui n'a pas, miraculeusement, chassé les saligauds. Parce qu'un traitement, c'est pas parce que tu l'arrêtes comme ça, Pfouit ! qu'il disparait de ton organisme comme ça, Pfouit aussi ! Non. T'es imprégnée comme un Baba, pour une bonne dizaine de jours.
Les saligauds vont passer au laser. Il fait gris près de la place Viarme où je me gare.
Dans ma tête itou, il fait gris : j'ai le flippomètre dans le rouge. Le laser, ça fait mal j'en suis sûre. Mais je suis sûre aussi de devoir me débarrasser des saligauds : AFINITOR et moi, on doit se remettre à la colle sans trainer et ça suppose la cicatrisation des saligauds. La salle d'attente est orange.
Les cloisons ne sont pas épaisses : j'entends deviser mon dentiste et son patient. Je me dis "Ne pas oublier de parler bas une fois dedans". Une fois dedans pourtant, je devise à mon tour sans me soucier des décibels, rapport à ma cervelle de pudding et à une coutume familiale bien ancrée. J'explique la maladie, le traitement, les aphtes, la nécessité du laser et mon flippomètre cramoisi. Calmement, le dentiste rassure :
Le laser ne vient pas au contact de l'aphte, il s'en approche au plus près, mais il ne touche pas.
Le laser ne brûle pas, il chauffe. C'est la chaleur qui accélère la cicatrisation, avec l'application d'un produit cautérisant ensuite.
L'aphte devient très blanc. C'est normal. 3 à 4 jours après, il a cicatrisé. Mais je vais me sentir mieux de suite.
Je m'allonge sur le fauteuil bleu. Je chausse des lunettes bleues. Je vois la vie en bleu. Je vais surtout protéger mes yeux d'une éventuelle exposition au laser. Mais le dentiste indique qu'il faudrait qu'il soit bigrement malhabile pour me flanquer un coup de laser dans les quinquets. Je te mets ma trombine à lunettes pour rigoler. Croisement de la mouche et Bono. Si regarde bien, ça crève les yeux ( rwaf, rwaf :) :
J'ouvre le bec autant que les saligauds me le permettent sans trop souffrir. Il approche ce qui ressemble à un stylo ultra fin avec une mine longue, translucide et souple. Il allume le bazar et une odeur de barbecue envahit la pièce. A l'heure du déjeuner (il est 13H30), quand on mange liquide et insipide depuis 10 jours, c'est cruel. J'ai envie de poulet grillé, j'ai la dalle, mais pas mal. Précision : pas du tout mal pour les saligauds des gencives, mais mal quand même pour le saligaud de la langue. Depuis le début, c'est lui le plus pénible, le saligaud de la langue : il est gros et il frotte sur la ligne des dents du bas. Je lève la main pour prévenir le dentiste. Il interrompt la flambée. Il passe à l'étape deux : le badigeonnage du cautérisant chimique. Le stylet et son embout cotonneux sont riquiquis pourtant, mais comme ils tapotamponnent cette fois, j'ai l'impression qu'une raclette scalpe les saligauds ! Souffrance très fugace cela dit. L'opération aura duré 15 minutes, coûté 43,38 euros à la sécurité sociale (la prise en charge à 100% du cancer fonctionne, puisque les saligauds sont arrivés à cause de lui). Et en sortant sur la rue de la Porte-Neuve, figure toi que je vois un ciel bleu... même sans les lunettes-de-Bono-bee !