Fais ce que tu ne peux pas

J'adore cette pub !

C'est pas la tête qui parle. Pas la feu professionnelle de la com. C'est le coeur. La forever fillette enthousiaste de tout et de rien. J'adore cette pub !

Cette autruche me touche.

Sans doute parce qu'elle réveille l'un de ces souvenirs chouettes de l'enfance. Nous étions en vacances en Afrique de Sud. J'habitais l'île de La Réunion. Voyager en Afrique depuis La Réunion, c'est comme partir à Marrakech depuis la métropole : dépaysement garanti à moins de 4 heures de vol et à pas trop cher, relativement.

C'était en 1982. T'imagines ? Nos parents nous avaient amenés, mon frère et moi, visiter une ferme d'autruches à Oudtshoorn. J'écarquillais grands les yeux. Et je remarquais les yeux des autruches, grands écarquillés pareil, encadrés de cils rares, fins et infinis. Tu as noté comme elles sont touchantes ces oeillades, comme elles en disent long dehors, sur le dedans de l'autruche ? Il n'y en a pas deux similaires.

L'une dit : "Je me sens seule, personne pour jouer avec moi."

L'autre : "Qui es tu jeune fille ? Tu saurais faire la course avec moi ?"

Et une autre encore : "Qu'est ce tu me veux ?! Oust ! Du balai !"

Ils m'ont touchée moi, ces yeux quasi humains.

Et puis on a ri avec mon frère. Mais ri !...

Ri de leurs pieds ridicules et hideux.

Ri de la taille des oeufs, monstrueux. Un seul oeuf d'autruche équivaut à une omelette de 24 oeufs de poule. Je n'ai jamais oublié ce chiffre révélé par le guide le jour de la visite. La volaille peut aller se rhabiller !

Ri du guili-guili des plumes dont on fait les boas des lidos et cabarets. On s'est enveloppé dans les boas jaunes, roses et violets. On a pris les airs empoulés des meneuse de revue.

Et on a ri de notre chevauchée à dos d'autruche ! Incroyable : on te fait grimper sur un escabeau car l'oiseau est juché haut... On te soulève les ailes... Tu  glisses une jambe dessous... L'autre ensuite... Te voilà à califourchon sur la bestiole !... Sourires timorés, puis conquérants, emboités par des rires irrépressibles : elle picote bougrement la peau de la bougresse ! Oui, car comme moi à l'époque, tu ignores le plus insolite j'imagine. Sous ses longues ailes soyeuses, point de plumes : l'autruche est à poils ! Et le moins que l'on puisse en conclure, c'est qu'elle n'a pas le cuir lisse. Une armée de picots pointus piquent nos cuisses nues. Et attends, tu ne sais pas l'autre étrangeté de l'animal ! Pour le diriger, tu tiens bon son cou. Gentiment, hein ? S'agit pas de l'étrangler non plus. Bref, le cou, c'est le manche de l'avion. Un cou(p) à droite, ton autruche vire à droite. Cou à gauche, elle vire à gauche. Conduite incongrue. Spectacle hilarant. Mon frère et moi étions hilares.

Elle me plait enfin cette pub pour ce qu'elle montre :

L'autruche qui tente et tombe et s'entête et réussit l'impensable.
L'autruche récompensée.
L'autruche qui a eu raison d'y croire.

Et il y a la musique et les paroles d'Elton :

I am not the man they think I am at home

Oh no, no, no

I am a rocket man !

Je te les traduis, si t'es pas anglais(e) comme Elton :

À la maison, je ne suis pas celui qu'ils pensent,

Oh non, non, non (ça, tu l'avais non ? :)

Je suis un homme fusée !

Voilà, c'est peut-être du grand cucul la praline, mais en ce moment, le message de M. Samsung qui fait l'infaisable, il me parle bien. Rapport à ce que je t'ai donné à lire ces temps derniers. T'as bien compris : c'est pas la grande frite. Pour la distribution de la patate, tu repasseras. Alors la praline, même grandement cucul, je me la croque goulument.

Je suis une rocket woman ! Je suis une autruche entêtée ! Je vais faire ce que je ne peux pas !

(... Mais fuck le rose quand même :)