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Les crabes dansent au Croisic

Je ne guérirai pas, mais je vis gaillardement (la plupart du temps) : FAUT PAS GÂCHER !

Leçon de kif et de gratitude. Merci Liliane et Maurice !

J'avais prévu un tout autre billet aujourd'hui.

Je me suis réveillée vermoulue ce matin. Des phalanges des doigts de pieds jusqu'à la base du crâne, mon corps me fait bien sentir qu'il existe. État piteux que je dois aux exercices excès physiques de la semaine. Je ne sais pas donner dans la mesure. Hier par exemple, j'ai pédalé, marché et nagé ! Et quand je dis "nagé", c'est nager tout à fait. Sans la "planche de salut", la planche de mousse qui m'accompagne depuis la maladie, la planche à laquelle je m'agrippe quand le souffle et les muscles deviennent trop courts. Cette fois, j'étais seule dans l'eau. Seule avec mes jambes et mes bras, bras que j'ai utilisés pour la première fois depuis des mois... plus d'une année. L'Atlantique clapotait, le courant venait de face. Ça tirait dans le dos (foutue cicatrice), dans l'épaule, le poignet, le pouce droits. Mais quel pied ! Je vous le présente d'ailleurs juste après l'effort.

Leçon de kif et de gratitude. Merci Liliane et Maurice !

J'aurais dû, donc, écrire la douleur, partout répandue ce matin au réveil. Décrire mon dégoût de payer le prix fort, le plaisir pris dans l'eau la veille. Dire combien il est insupportable d'être bridée par son propre corps quand on a été si forte...

Mais j'ai découvert le message de Liliane et Maurice ce matin (Liliane et Maurice sont les parents de Jérôme). J'ai lu. J'ai rentré les larmes, fait redescendre la boule qui encombrait la gorge et j'ai relu. Ce mail a bouleversé ma journée ! Il y était question de gratitude et de reconnaissance, de vivre relié aux autres et alerte, pour vivre bien et longtemps. Maurice m'a envoyé le lien vers une conférence de Florence Servan Schreiber, la cousine du médecin fameux. Elle s'intéresse aux bénéfices physiologiques de la gratitude ; à ses effets sur la longévité. Prends 12 minutes pour la regarder et l'écouter.

Pour les pressés, un résumé quand même :

 

On vit plus longtemps quand on vit heureux. On vit heureux quand on sait s'émerveiller et exprimer sa gratitude.

... Et pour toi qui es infoutu de prendre 12 minutes pour vivre mieux, ce sera très dur ! Hé, j'rigole hein ?! Mais bon, l'exercice s'avérant plus ou moins contre nature selon les individus (comme le dit mon Homme-aimé, "on n'est pas tous câblés pareil" !), Florence Servan Schreiber donne de l'aide, un cadre.

 

Chaque soir, juste avant d'éteindre la lumière, identifie 3 situations qui t'ont fait du bien et t'ont donné envie de dire "merci !"

Florence Servan Schreiber parle de 3 kifs par jour. Ecris-les dans un carnet de kifs. Il parait en plus, que ça fait dormir comme un bébé !

Je consignais déjà tous mes instants de bonheur, toutes les sensations bonnes ; le sourire doux de mon Homme-aimé sur le départ et le baiser envoyé par la fenêtre ; le vent qui soulève la tignasse à la racine et qui chatouille ; l'apéritif improvisé, pris à 2 face au port, assis dans l'herbe de la colline de l'Estacade ; le balancier de la queue d'Isséo, comme un métronome, quand il est en balade ; Les cheveux du petit homme où je farfouine pour me remplir les narines ("ça sent bon le chaton !") ; Le tout petit homme dans un sommeil paisible et chaud, quand je monte une derrière fois avant d'aller dormir...

La nouveauté, c'est que je voudrais initier ma famille, mon Homme-aimé, les petits hommes. Au déjeuner tout à l'heure, j'ai parlé de tout ça, annoncé aussi que je voudrais bien qu'on se les échange nos bons moments, qu'on se les partage le soir autour du diner. Pour encourager mon petit monde dubitatif, j'ai donné l'exemple.

 

Hier, si j'avais dû vous parler de mes 3 kifs, je vous aurais dit :

  • Premier kif de la journée : cette "nage entière" après des mois de privations, cet effort dans l'eau verte au dessus des algues, je l'ai aimé très fort.
  • Kif N°2 : avoir mes 2 garçons endormis contre moi au retour dans le bateau. Le petit homme dans le creux de mon bras gauche et le tout petit homme sur mon ventre.
  • Kf N°3 : En fin de journée pendant la promenade d'Isséo, être assise sur les grosses pierres de la cale de la S.N.S.M, sentir le soleil couchant me chauffer les épaules et me dire que c'était rudement bon.

La conscience, l'enthousiasme, la reconnaissance. Ou pour reprendre les mots de Florence Servan Schreiber : l'émerveillement et la gratitude. Si cela pouvait devenir inné chez les petits hommes, je me dis que ce serait sans doute là un bel héritage à leur laisser. Si mon Homme-aimé et ceux qui m'aiment y trouvaient quelque apaisement après moi, alors je partirais aussi plus sereine.

 

Je te dois l'épilogue de l'épisode :
Et ce partage de kifs autour de la grande table de chêne ???!!!

Eh bien ce fut... un bon kif !
Le dernier de ma jolie journée.

J'ai aimé écouter ma petite famille débridée, s'exprimer sans gêne aucune, sur ce qu'elle avait vécu de marquant aujourd'hui. Le gros poisson (sacrément mort et sacrément puant) attrapé par le tout petit homme dans les rochers de port Charly ; le but inattendu d'Isséo le chiot, encaissé par le petit homme surpris et bon joueur ; la virée à moto de mon Homme avec sa grande fille (première équipée sauvage depuis longtemps : la Suzuk n'avait pas suivi notre déménagement l'été dernier et n'a rejoint Le Croisic que tout récemment), le plaisir inédit pour mes pieds de fouler l'herbe rase du green du golf de la presqu'île. C'était comme marcher sur une moquette dense, moelleuse et fraiche à la fois !... Tout est enregistré pour la postérité : mon I Pod tournait. Demain soir, on recommence !

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