22 Avril 2015
Fin de journée à la plage Valentin.
Belle Lumière. Couleurs chaudes de l'après midi qui finit. Brise marine appréciée. Ce n'est pas l'été encore, mais ça y ressemble. Je suis en maillot de bain. Le bleu, celui que je préfère même s'il est délavé depuis bien... 4 années que je le porte. Peut-être bien 5. Ou 6. Enfin, ça fait un moment quoi.
Les petits hommes sont juste là, devant les vagues. Ils creusent, tassent le sable doré si particulier sur cette partie de la presqu'île.
"Maman regarde, je fais une pyramide !"
Ça, c'est le tout petit homme. Son tas sa pyramide est déjà bien replète. Le petit homme lui, construit un rempart. Dare-dare, avant que la marée ne vienne tout ratatiner. Un autre petit homme s'approche de lui. Pas farouche. Il se met a creuser lui aussi, à tasser pareil. A 2, le rempart sera dressé plus haut et plus vite. Une conversation s'engage. Je tends l'oreille. J'espionne de ma serviette, la scène qui vaut son pesant de cacahuètes :
"T'habites où toi ?
- Au Croisic.
- tu habites ici ? C'est super... Moi je suis en vacances, j'habite Paris.
- Moi aussi, avant, j'habitais à Paris.
- Ah ?... Et pourquoi vous êtes partis ? C'est à cause de la pollution ?
Moi, espantée par cette dernière question, suspendue aux lèvres de mon petit homme pour sa réponse.
- Ben oui et puis mes parents, ils ont eu un problème avec leur travail...
Incroyable traduction enfantine de la réalité des adultes. Enfin t'as raison mon bonhomme, on a eu un problème et un sérieux même, un gros malaise, on n'en voulait plus de ce boulot pesant qui ne nous laissait le temps de rien.
... On avait même une nounou qui s'occupait de nous.
Lààà, c'est ça mon chat ! Tu y es pile poil ! Pas le temps pour nous, pas le temps pour vous et une nounou qui s'occupait de vous ! Et une super ! Tata Danielle qu'elle s'appelle. Même qu'elle vous aime tellement qu'elle envoie chaque année des cadeaux d'anniversaire ; et de Noël ; et des cartes postales de ses vacances en Vendée. Mais nous, on n'avait pas le temps... J'écoute l'échange qui se poursuit, petite souris en maillot bleu sur le sable doré.
- Tu dois aller à la plage tous les week-ends, t'as d'la chance.
- Ben non en fait... On y va tous les jours."
... Sacré petit homme spontané ! Il tartine sa couche de bonheur insouciant dans les oreilles de son copain de plage Valentin. Je souris grand cette fois. Et je me dis que 1/ le petit homme, à 11 ans tout frais, reste un enfant bien étanche encore aux motivations des grandes personnes. 2/ c'est tant mieux ! 3/ la vie, ses rencontres et des échanges comme celui de cette fin après midi lui font forcément prendre conscience, petit à petit, que oui, il a de la chance.