Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Les crabes dansent au Croisic

Je ne guérirai pas, mais je vis gaillardement (la plupart du temps) : FAUT PAS GÂCHER !

Seize the day.

"Profitez de la vie !"

Certes... Mais encore ? Une injonction qui embrasse tout ne signifie rien.

"Saisissez le jour"

conseillent littéralement les Anglais. Il y a moins de grandiloquence là dedans. Voilà une invitation claire et accessible.

 

Profitez !

Profiter... Je n'aime pas ce verbe. J'y vois de l'agitation et du remplissage. J'ai croisé une excitée du bocal dans mes vertes années professionnelles. Il fallait que cette godelurette versatile "fasse des choses". Frénésie sociale. Boulimie de sorties, de monde et de bruit. Plus elle se remplissait, plus elle se rendait malade, plus elle était vide. Éternelle insatisfaite en avance perpétuelle sur son temps.

Dans une moindre mesure, j'ai été comme ça. Avant mes petits hommes. Avant mon homme-aimé. Les semaines parisiennes étaient si pleines de rien qu'il fallait farcir les week-ends, bourrer les congés, entrelarder le tout d'échappées insolites et d'aventures lointaines à raconter le lundi dans les opène spèces. On avait toujours un coup d'avance. On se projetait dans le bonheur avec des mois d'anticipation. Il fallait patienter. On trépignait dans une vie trop étroite.

 

Et puis l'océan m'a guérie :

Ici, aujourd'hui, je ne suis plus en quête. Je suis arrivée. Je suis à ma place. Claire sur ce que je suis et sur ce que je veux pour demain. Je ne cherche pas à décrocher la lune. Je décroche la timbale à chaque fois. J'avance toutes antennes dehors, les 5 sens prêts à réceptionner, je récolte, je sirote, je savoure. J'améliore, j'essaie, la compréhension et l'empathie ; je découvre  la bienveillance, la réconciliation et l'apaisement vis à vis des ennemis anciens. La vie se chargera des plus salauds à ma place. Je suis bien. Je le sais. On ne profite pas de la vie non. On la vit en toute conscience.

J'ai décidé de recenser tous les petits événements heureux qui ensoleillent ma journée. Depuis l'ouverture des volets de ma chambre sur le paysage toujours renouvelé de l'entrée du port, jusqu'au plaisir animal de me pelotonner en chaussette sous la couette fleurant bon la lessive.

Je vais écrire le bel inventaire de ce que j'aime pour me préserver de le perdre de vue ; et recenser aussi ce que je vais accomplir encore pour être tout à fait rassemblée et complète. Petit frère, je commence cette liste par toi ! Mon grand-petit-frère-sauvage, je suis aussi revenue au Croisic parce que je nous voulais ici ensemble, en famille, serrés, soudés. Baisse encore un peu la garde et permets moi d'entrer tout à fait. Mon grand-petit-frère-sauvage, on va se retrouver !

Seize the day.
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :